ELIZA MANNINGHAM-BULLER
Conférences

A la tête des services secrets britanniques avec comme mission la lutte contre le terrorisme sur le plan national et international, Eliza Manningham-Buller a été confrontée à l’après 11 septembre et à la menace grandissante d’Al Qaïda. Elle a entrepris de dépoussiérer cette vieille institution en doublant les effectifs du MI5 et en bouleversant sa culture managériale.

Avant de rejoindre le MI5, Eliza Manningham-Buller travaille d’abord comme enseignante pendant trois ans à la Queen’s Gate School de Londres de 1971 à 1974, après avoir étudié l’anglais à Lady Margaret Hall, Oxford. Repérée par un recruteur des services secrets, elle intègre le MI5 et se spécialise rapidement dans le contre-terrorisme plutôt que dans le contre-espionnage.

Elle est active au moment de l’attentat de Lockerbie par la Libye en 1988, et contre l’IRA en Irlande. Au début des années 1980, elle aurait été l’une des cinq personnes à savoir qu’Oleg Gordievsky, le chef adjoint du KGB à l’ambassade soviétique à Londres, est en fait un agent double. Elle devient ensuite officier de liaison principal travaillant à partir de Washington, DC auprès de la communauté du renseignement américain pendant la période de la première guerre du Golfe, avant de diriger la nouvelle section irlandaise de lutte contre le terrorisme à partir de 1992.

Après avoir été promue au conseil d’administration du service de sécurité l’année suivante, Eliza Manningham-Buller devient directrice chargée de la surveillance et des opérations techniques. Elle est nommée directrice générale adjointe en 1997, et succède à Sir Stephen Lander comme directrice générale en 2002. Elle est la deuxième femme à assumer ce rôle, après Dame Stella Rimington.

Elle démissionne du MI5 le 21 avril 2007 et est remplacée par son adjoint, Jonathan Evans. Elle est alors élevée au rang de “Baronne” le 2 juin 2008. Elle devient à ce moment conférencière et est nommée à la Cour et au Conseil de l’Imperial College de Londres en 2009, devenant vice-présidente plus tard cette année-là, et nommée présidente en juillet 2011. Elle devient gouverneure de l’organisme caritatif de recherche biomédicale Wellcome Trust en 2008 et devient la première femme présidente du Trust le 1er octobre 2015. 

En 2020, elle figure au 86e rang de la liste Forbes des 100 femmes les plus puissantes au monde.

Elle est actuellement et depuis 2015 la co-présidente du « Royal Institute of International Affairs », un think tank de premier plan mieux connu sous le nom de « Chatham House », considéré comme l’équivalent britannique du « Council on Foreign Relations » américain.